Les maladies auto immunes du sang
sources: Dr Sébastien Monier
Lors d’anémie hémolytique à médiation immunitaire (AHMI), le propre système immunitaire de votre animal attaque de façon inappropriée et non contrôlée ses globules rouges. Ce phénomène peut également toucher les plaquettes (appelées aussi thrombocytes). On parlera alors de thrombocytopénie à médiation immunitaire (TMI).
Les signes cliniques notés sont en lien direct avec une destruction massive, le plus souvent aiguë et rapide des globules rouges ou des plaquettes.
Une des fonctions principales des globules rouges est le transport d’oxygène du poumon vers les autres organes. Lors d’un nombre insuffisant de globules rouges en circulation (phénomène appelé anémie), le corps ressent ce manque d’oxygène. On peut alors noter chez son animal les signes suivants : de la léthargie, une perte d’appétit, de la faiblesse, une respiration plus rapide, des muqueuses pales.
La fonction principale des plaquettes est d’aider à la formation d’un caillot et arrêter ainsi un saignement. La destruction d’une grande quantité de plaquettes et donc leur diminution (phénomène appelé thrombocytopénie) a pour conséquence des saignements spontanés : saignements ponctiformes sur la peau ou les muqueuses appelés pétéchies, saignements lors de traumatismes, saignements nasaux. Des hémorragies digestives ou urinaires peuvent occasionnellement survenir. Lors de perte sanguine excessive, une anémie sévère peut survenir. Il ne s’agit pas a ce moment la d’un phénomène de destruction des globules rouges mais d’une perte. Dans certains cas, la destruction des plaquettes et des globules rouges survient simultanément. Ce syndrome a médiation immunitaire est appelé Syndrome d’Evans.
Les AHMI et les TMI touchent plus souvent les chiens que les chats. Les cockers Spaniels, les caniches Toys et miniatures et les bergers anglais seraient prédisposés aux AHMI. Ces deux dernières races ainsi que les caniches standards présentent un risque plus élevé de développer une TMI. La majorité des chiens atteints sont des femelles d’âge moyen. Chez le chat, aucune prédisposition raciale ou de sexe n’est établie. Il faut se rappeler que ces maladies peuvent se développer chez le chien et le chat de toute race, a n’importe quel âge, mâle ou femelle, stérilisé ou non.
Les AHMI et les TMI peuvent être classifiés en primaires ou secondaires. Lors de maladie primaire, aucune cause sous jacente pouvant expliquer le phénomène immunitaire n’a été trouvée et ce après une évaluation clinique et laboratoire complète. Lors de maladie secondaire, le système immunitaire va par inadvertance détruire ses propres cellules à cause d’une stimulation par un autre processus pathologique tel qu’un cancer, une infection, un médicament ou vaccin, une toxine. Si une cause sous jacente est présente, il sera primordial d’adresser ce problème parallèlement au phénomène immunitaire.
Le traitement repose sur la suppression du système immunitaire afin d’arrêter la destruction de ces cellules. La médication utilisée le plus communément est une hormone stéroïdienne, la cortisone. Il en existe différents types tels que la Prednisone, la Prednisolone ou la Dexaméthasone. Les effets secondaires liés à la prise de ces médicaments sont une augmentation de la consommation d’eau, des mictions et de l’appétit ainsi qu’un halètement et rarement des désordres digestifs. Les chats sont beaucoup moins sensibles que les chiens à la cortisone.
Le traitement doit être poursuivi jusqu’à une stabilisation ou une normalisation du comptage de globules rouges ou des plaquettes. Cela nécessite des réévaluations fréquentes afin de d’évaluer la réponse a la médication mise en place. Si le système immunitaire a été adéquatement supprimé, la dose de cortisone sera progressivement diminuée (le plus souvent sur une période de plusieurs mois) et la médication potentiellement arrêtée. En général, les praticiens vétérinaires effectuent un contrôle sanguin avant chaque diminution de la dose de cortisone. Si la réponse est insuffisante, d’autres options thérapeutiques peuvent être utilisées, tels que l’Azathioprine, le Cyclophosphmide ou la Cyclosporine avec des effets secondaires plus importants et un coût plus élevé. Lors de maladie très sévère, ces médications pourront être administrées dès le début du traitement.
Chez certains chiens ou chats, la destruction des globules rouges ou des plaquettes peut être extrêmement sévère. Une anémie menaçant la vie de l’animal est alors présente. Une transfusion sanguine sera nécessaire afin de stabiliser le patient le temps que la médication fasse effet et que la moelle osseuse (lieu de formation des globules rouges et des plaquettes) effectue son travail de remplacement des cellules détruites.
Le pronostic pour ces deux maladies est hautement variable et dépend essentiellement de la cause sous jacente, du degré de sévérité, de la réponse au traitement et des complications. Des récidives peuvent survenir des mois à des années après l’épisode initial. Globalement si aucune maladie sévère n’est associée ou mieux si la maladie est primaire, si votre animal répond bien au traitement et qu’aucune complication majeure ne survient, le pronostic pour une AHMI ou une TMI est bon.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maladie_autoinflammatoire
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