Les troubles cardiaques
Les médicaments des troubles du rythme sont des thérapeutiques actives mais aussi dangereuses. Le risque de leur utilisation dépasse souvent le risque lié à la dysrythmie qui a motivé leur prescription. De nouvelles thérapeutiques plus efficaces contre les maladies génératrices de troubles du rythme ont permis de limiter leurs indications. Néanmoins, ils sont indispensables dans certains cas et doivent être employés souvent dans les conditions de l’urgence. Cette nécessité impose une connaissance de leurs principales caractéristiques. Ces caractéristiques (pharmacocinétique, indications, efficacité, effets secondaires) sont très différentes entre l’homme et le chien, entre le chien et le chat. Avant d’établir sa prescription, le praticien doit juger de l’opportunité du traitement, choisir une molécule et envisager la conduite du traitement…
Les troubles cardiaques: Diagnostic de l’affection responsable de la dysrythmie
Les dysrythmies peuvent être consécutives à des affections cardiaques ou extracardiaques.
Les troubles cardiaques: Évaluation de l’état de l’animal
Sur le plan cardiaque
Il est tenu compte en particulier :
• de l’état de la fibre myocardique et de sa membrane ; une augmentation ou une diminution de l’épaisseur du myocarde suggère l’existence de modifications importantes de la membrane des fibres myocardiques (perturbations des courants transmembranaires) ;
• de l’inotropisme cardiaque (force de la contraction cardiaque), souvent difficile à évaluer ; un inotropisme effondré (rencontré par exemple lors de myocardiopathie dilatée) interdit l’utilisation d’un grand nombre de molécules.
Sur le plan extracardiaque
Les dysrythmies provoquant une insuffisance circulatoire perturbent toutes les grandes fonctions de l’organisme. L’exploration clinique et biochimique de ces grandes fonctions (en particulier rénale et hépatique) est nécessaire avant la prescription d’un traitement antiarythmique…
Les troubles cardiaques: Critères de réussite du traitement
La réussite du traitement se juge par :
• l’amélioration clinique de l’animal ;
• la diminution ou la disparition des anomalies détectées à l’auscultation et sur l’électrocardiogramme ;
• l’absence d’aggravation ou de rechute. ..
Les troubles cardiaques: Échec du traitement
Il peut être lié soit à l’inactivité du traitement (diagnostic erroné, médicament mal choisi, posologie mal adaptée…), soit à l’apparition d’effets secondaires qui imposent l’arrêt du traitement.
Les troubles cardiaques: Déroulement du traitement
Traitement d’urgence et traitement ambulatoire
Certaines dysrythmies imposent l’hospitalisation de l’animal (tableau VI) . Les effets secondaires des traitements antiarythmiques par voie injectable sont souvent redoutables. L’obtention de ces formes galéniques est généralement difficile. C’est pourquoi les traitements d’urgence ont souvent recours aux formes orales.
Les troubles cardiaques: Surveillance du traitement
Elle est exercée par le propriétaire (état général et choc précordial) et par le praticien (examen clinique, auscultation, électrocardiographie, examen Holter, contrôle biochimique.
Les troubles cardiaques: Modification du traitement
Le traitement doit être modifié lorsque :
• il est inefficace ; si le recours au dosage sanguin de la molécule est impossible, il est préférable de changer de médicament plutôt que d’augmenter la dose ; l’inefficacité d’un médicament d’un groupe de Vaughan-Williams n’implique pas forcément l’inefficacité des autres médicaments de ce groupe ;
• il présente des effets secondaires ;
• le trouble du rythme a changé ; les dysrythmies apparaissant sur myocarde lésé peuvent en effet varier brutalement ; par exemple, lors de myocardiopathie dilatée, une arythmie ventriculaire (ESV) peut évoluer brutalement en arythmie supraventriculaire (FA), un BAV 3 peut se transformer en TV ou en FA ;
• l’animal maigrit ; les troubles du rythme sont des maladies graves, souvent longues, au cours desquelles l’animal maigrit progressivement ; la dose de l’antiarythmique est à diminuer en conséquence ;
• des maladies intercurrentes (insuffisances rénale ou hépatique, par exemple) apparaissent en cours de traitement ; il y a lieu là aussi de changer la dose ou de changer le médicament…
Thérapeutique de l’affection causale
C’est le plus souvent la thérapeutique de l’insuffisance cardiaque lorsque la dysrythmie est consécutive à une cardiopathie. Diurétiques et vasodilatateurs sont associables aux antiarythmiques. Attention, un nombre important de dysrythmies ne sont pas d’origine purement cardiaques : ESV lors de tumeur de la rate ou de pyomètre, oreillette silencieuse lors de maladie d’Addison, tachycardie supraventriculaire lors d’hyperthyroïdie féline… Le traitement de la maladie responsable est primordial et suffit généralement à réduire la dysrythmie…
Association aux autres médicaments
Un grand nombre de molécules ont des interactions médicamenteuses favorables ou défavorables avec les antiarythmiques. La plupart de ces interactions sont encore imparfaitement connues. Lors de prescription d’un antiarythmique avec un autre médicament, il est important de surveiller l’animal afin d’être prêt à diminuer la dose ou à supprimer l’une des composantes du traitement…
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trouble_du_rythme_cardiaque
Les troubles cardiaques